« BRINGING WOMEN TOGETHER THROUGH STORRYTELLING IN ATACORA » A TRAVERS LES DIALOGUES, LES RÉCITS D’HISTOIRES ET CONTES ENTRE LES FEMMES DEPLACEES BURKINABE ET LES FEMMES AUTOCHTONES DANS LES COMMUNES DE TANGUIÉTA ET MATÉRI.
TANGUIETA, le 24 Mars 2023
RAPPORT
L’an 2023 et le vendredi 24 mars 2023, s’est tenue dans la salle de réunion de la mairie de Tanguiéta une réunion de restitution des résultats après le récit des histoires et narration des contes dans les 11 arrondissements des communes de Tanguiéta et de Matéri.
ECl’IPSE – ONG en partenariat de PRAPC, a reçu l’accord de subvention (BEN-025) auprès de l’USAID/OTI, pour mettre en œuvre le projet visant à améliorer les relations entre les femmes réfugiées du Burkina et celles autochtones du Bénin à travers des dialogues et la narration de contes dans les communes de Tanguiéta, Matéri du département de l’Atacora.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, et pour prévenir l’apparition des tensions entre les femmes réfugiées et celles des villages d’accueil que l’activité de formation en la promotion du dialogue communautaire et la gestion du conflit. Elle consiste en une formation/dialogue qui vise le renforcement des capacités des femmes des communautés réfugiées du Burkina Faso et celles des villages d’accueil du Bénin (Atacora) pour l’avènement d’une coexistence harmonieuse et pacifique entre ces deux groupes de femmes. L’activité dénommée séances de narration de contes et de récits d’histoires entre les femmes hôtes et les femmes refugiées a été menée dans les onze (11) arrondissements des communes de Tanguiéta et Matéri avec l’appui psychosocial à certaines femmes bénéficiaires qui sont dans le besoin. Cette activité de contes et de partages d’histoires a été réalisée dans l’enceinte des Maisons des Jeunes au niveau des chefs-lieux de chaque arrondissement. Les séances de contes et de partage d’histoires sont souvent alternées des chants, danses et devinettes afin d’enrichir les échanges entre les femmes déplacées et les femmes autochtones. La Radio Rurale de Tanguiéta a assuré la couverture médiatique en enregistrant systématiquement tous les contes, histoires et chants afin d’assurer la diffusion des meilleurs contes.
Trois temps forts ont marqués cette réunion à savoir :
- Les allocutions (allocution de bienvenue de la directrice de l’ONG, et l’allocution d’ouverture prononcée par le premier adjoint au maire de Tanguiéta, représentant de maire empêché),
- La présentation des résultats et des feuilles de route,
- La parole aux femmes et les débats qui ont permis à chaque participant de se prononcer et de proposer des pistes pour soutenir la mise en œuvre des différentes feuilles de route.
Environ trente-cinq (35) personnes représentant plusieurs structures tel que : le Centre de Promotion Sociale, ONG Jura Afrique, la Zone Sanitaire Cobly-Matéri-Tanguiéta, la GIZ à travers l’ONG PASS TIGNAMB, l’ONG EDUCO – Bénin à travers le Facilitateur principal de Matéri et Mme KPEROU (animatrice en charge des déplacées dans la commune de Tanguiéta), la Mairie de Matéri, les femmes bénéficiaires du projet (femmes réfugiées et femmes autochtones), les personnes ressources, les responsables des femmes et des groupements féminins, le représentant des déplacés burkinabé de Tanguiéta, le représentant des déplacés burkinabé de Matéri et j’en passe.

La Directrice Exécutive de ECl’IPSE ONG, dans son allocution introductive a souhaité la bienvenue aux participants et précisé que le lancement de cette activité a été fait dans cette même salle en Novembre 2022 et 5 mois après nous nous retrouvons dans cette salle pour la présentation bilan des activités menées et des résultats ou objectifs réalisés.
Le premier adjoint au maire quant à lui, a salué l’initiative et exhorté les participants à donner le meilleur d’eux-mêmes afin que les objectifs de cette réunion soient atteints.
La présentation des résultats a été faite par Monsieur Séibou OROU, le Chargé du Suivi Evaluation de ECl’IPSE ONG. On peut retenir de sa présentation, les résultats obtenus ci-après :
- La cohésion sociale et la paix entre les femmes de la communauté hôte et les femmes déplacées et réfugiées des communes de Tanguiéta, Matéri sont établies autour des dialogues communautaires.
- Les interactions positives entre les femmes de la communauté d’accueil et les femmes déplacées et réfugiées sont renforcées à travers la narration des histoires, contes, des chants, des danses et l’accompagnement psychologique.
Les activités mises en œuvre pour aboutir à ses résultats sont entre autres :
- Rencontre avec le représentant du Préfet (notamment le SGD, en absence de Madame le Préfet) pour un briefing sur le projet ;
- Organisation de réunion d’information dans chaque commune avec les autorités communales et autres parties prenantes de Tanguiéta, Matéri et Cobly (Cobly qui est déclassée par la suite faute de présence de déplacées burkinabés sur son territoire lors de la mise en œuvre du projet) y compris les responsables de Centres de Promotion Sociale ;
- Organisation des formations sur la Prévention de l’Extrémisme Violent (PEV) et des dialogues communautaires à l’attention des femmes bénéficiaires directes dans les communes de Tanguiéta et Matéri ;
- Organisation des sessions de narration des contes/histoires et de partages d’expériences entre les femmes réfugiées et les femmes autochtones couplée avec des séances d’appui psychosocial dans chaque arrondissement de Tanguiéta et Matéri (soit 11 sessions organisées au total) ;
- Enregistrement par la Radio communautaire de Tanguiéta des meilleurs contes, devinettes, chants et récits en vue de leurs diffusion et rediffusions. Cela permettra de sauvegarder les messages de paix, de les faire réécouter afin de toucher un plus grand nombre de personnes pour les conscientiser ;
- Organisation de réunion de bilan ou de Revue Après les Activités (AAR/RAA) dans les bureaux de ECl’IPSE ONG le 27 janvier 2023 pour l’évaluation finale de la mise en œuvre du projet en présence du partenaire PRAPC, 3 représentantes des femmes bénéficières (2 déplacées burkinabé et 1 autochtones de Porga) et les membres de l’équipe du projet.

Bénéficiaires directes/indirectes du Projet sont :
- 150 femmes bénéficiaires directes (75 femmes réfugiées et 75 femmes autochtones) identifiées et formées dans les communes de Tanguiéta et Matéri sur les dialogues communautaires et sur la prévention de l’extrémisme violent et la gestion des conflits, le projet a impacté indirectement d’autres personnes et notamment :
- 770 femmes ayant participés aux sessions des contes et histoires au niveau des les 11 arrondissements des communes de Tanguiéta et Matéri ;
- Les familles (hommes, femmes et enfants) des bénéficiaires directes ou indirectes.
Impacts obtenus de la mise en œuvre du projet :
- Dans la commune de Matéri (et dans les 06 arrondissements), 70 femmes (35 refugiées et 35 autochtones) ont été des bénéficiaires directes de l’activité de formation sur les dialogues communautaires et 420 femmes ont été impactées par les activités de contes et de partages d’expériences vécues (soit 490 femmes globalement impactées par le projet à Matéri). Parmi ces femmes, 160 (38 réfugiées et 122 autochtones) sont identifiées comme présentant des signes de troubles psychologiques dont les fréquents sont : le choc émotionnel, la dépression et les traumatismes.

- Dans la commune de Tanguiéta, et dans les 05 arrondissements, les activités de contes et de partage d’expérience ont touché 350 femmes (refugiées et autochtones), tandis que les activités de formation sur les dialogues communautaires ont impacté directement 80 femmes (40 déplacées burkinabè et 40 autochtones) ; soit 430 femmes globalement touchées par le projet dans la commune de Tanguiéta. Parmi les femmes bénéficiaires de Tanguiéta, 126 femmes (41 déplacées et 85 autochtones) ont présenté des signes de troubles psychologiques lors des dialogues, chants, contes, danses, récits et partage d’histoires vécues. En outre, sept (07) thérapies de groupe ont été réalisées sur l’ensemble des bénéficiaires indirects du projet.

- Bien qu’il n’y ait pas de familles déplacées dans les 11 arrondissements au moment de la mise en œuvre du projet, l’identification des femmes réfugiées/autochtones bénéficiaires s’est faite dans tous les arrondissements par anticipation de l’arrivée des réfugiés. En effet, au départ de notre intervention en novembre 2022, certains arrondissements n’avaient pas enregistré de familles déplacées burkinabè. Aujourd’hui on retrouve de nombreuses familles déplacées dans presque tous les arrondissements des 2 communes (Tanguiéta et Matéri). Ce qui est réconfortant de cette action d’anticipation est qu’il est revenu à ECl’IPSE-ONG que des familles de déplacées sont actuellement présentes dans presque tous les arrondissements ; ce qui n’avait pas été le cas au démarrage du projet en novembre 2022. Mieux, ces familles de déplacées ont été accueillies dans tous les arrondissements et notamment à N’Dahonta, Taïcou, cotiakou, Nodi, Tchan-cossi, Gouandé et Tantéga dans la paix et la cohésion sociale.